Une nouvelle décennie perdue ou une décennie d’action ? Allègement de la dette pour une relance verte et inclusive

Les chocs liés au climat sont de plus en plus fréquents et graves. Plus que jamais, les pays doivent investir dans la résilience climatique et les transitions justes, mais pour de nombreux marchés émergents et économies en développement (MEED), le poids de la dette met hors de portée la réalisation des objectifs en matière de climat et de développement.

Les années 2020 seront-elles une décennie d’action pour atteindre les objectifs communs en matière de climat et de développement, ou s’agira-t-il d’une nouvelle décennie perdue pour le développement ?

Le projet d’allègement de la dette pour relance verte et inclusive (DRGR) a élaboré une proposition qui est, à bien des égards, une version moderne du plan Brady et de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) des années 1990. L’éligibilité à l’allègement de la dette devrait dépendre du niveau de vulnérabilité de la dette d’un pays, déterminé par une évaluation améliorée de la viabilité de la dette (AVD) réalisée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, avec l’aide d’autres institutions.

La proposition de DRGR repose sur trois piliers :

  1. Les créanciers publics devraient accorder des réductions significatives de la dette qui non seulement ramènent un pays en difficulté à un niveau d’endettement soutenable, mais mettent aussi le pays sur la voie de la réalisation des objectifs en matière de développement et de climat, d’une manière qui préserve le statut de créancier privilégié et les notations de crédit AAA des organisations internationales participantes.
  2. Les détenteurs d’obligations privées et les créanciers commerciaux devraient accorder une réduction de dette commensurable avec les créanciers publics. Ces derniers seraient contraints d’entamer des négociations par le biais d’obligations Brady assorties d’un fonds de garantie et d’un moratoire sur les paiements.
  3. Pour les pays qui ne sont pas en situation de surendettement mais qui manquent de marge de manœuvre budgétaire, les institutions financières internationales devraient fournir un rehaussement de crédit afin d’abaisser le coût du capital pour une reprise verte et inclusive.

Avec un bilan assaini, les pays peuvent débloquer de nouveaux investis-
sements pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) de
l’ONU à l’horizon 2030 et l’accord de Paris sur le changement climatique.
L’histoire du développement des années 2020 peut encore être écrite.